Soeurs du Val d'Oise
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 Qu'est ce qu'une fatawa?

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MessageSujet: Qu'est ce qu'une fatawa?   Qu'est ce qu'une fatawa? 5011Jeu 23 Oct - 21:11

:salam1:
QU’EST-CE QU’UNE FATWA ?

Fatawa est le pluriel du mot fatwa
fatwaفتوى [fatwā], avis juridique, au pluriel : fatāwa) est un avis juridique donné par un savant sur une question particulière.

En règle générale, une fatwa est émise à la demande d'un individu ou d'un juge pour régler un problème où la jurisprudence islamique (fiqh) n'est pas claire.

il s'agit d'un avis religieux pouvant porter sur des domaines variés: les règles fiscales, les pratiques rituelles, l'alimentation...


Cette rubrique comporte donc des avis juridiques spécifiques à la femmes de nos grands savants.

Il se peut que vous trouviez certaines divergences entres certains avis c’est pourquoi nous vous invitons à lire les articles ci dessous :
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MessageSujet: Re: Qu'est ce qu'une fatawa?   Qu'est ce qu'une fatawa? 5011Jeu 23 Oct - 21:11

LA POSITION A PRENDRE FACE AUX DIVERGENCES DES SAVANTS
Cheikh Al Albani Qu'est ce qu'une fatawa? Books
La plupart des gens ne savent pas la cause des désaccords entre les savants et ne savent pas quelle position adopter vis à vis de ces divergences d’opinion.
Une grande majorité des gens disent, comme cela a été rapporté dans un hadith faible, « le désaccord de ma communauté est une miséricorde » de sorte qu’ils acceptent toutes les divergences, même les plus prononcées.

Et une petite partie veut carrément supprimer les divergences de sorte que les savants ne parlent plus que d’une seule voix sur tous les sujets sur lesquels les savants qui nous ont précédés étaient en désaccord. Ceci est évidemment impossible car Allah avec Sa sagesse immense a dit, et son ordre ne peut pas être contré :

وَلَوْ شَاء رَبُّكَ لَجَعَلَ النَّاسَ أُمَّةً وَاحِدَةً وَلاَ يَزَالُونَ مُخْتَلِفِينَ
إِلاَّ مَن رَّحِمَ رَبُّك
« Et si Ton seigneur avait voulu il aurait fait des gens une seule communauté. Or ils ne cessent d’être en désaccord entre eux, sauf ceux à qui ton seigneur a accordé miséricorde. » [2].

Il y a deux types de divergence :

- La divergence de compréhension,
- La divergence qui engendre la dissension et l’inimitié.

Nos pieux prédécesseurs (salaf) étaient sur le premier, ils ne se combattaient pas, ni ne se fâchaient à cause de leurs divergences d’opinion, et cela du fait du verset suivant :
وَ لاَ تَكُونُوا مِنَ الْمُشْرِكِينَ
مِنَ الَّذِينَ فَرَّقُوا دِينَهُمْ وَكَانُوا شِيَعًا كُلُّ حِزْبٍ بِمَا لَدَيْهِمْ فَرِحُونَ
« Ne soyez pas parmi les associateurs, parmi ceux qui ont divisé leur religion et sont devenus des sectes, chaque parti exultant de ce qu’il détenait. »[3].

Si nos pieux prédécesseurs et, avant eux, les compagnons du prophète Qu'est ce qu'une fatawa? Position_face_aux_divergences_clip_image002 divergeaient, alors ceux qui viennent après eux sont plus à même de diverger.
Par contre, à l’exemple des compagnons, ils doivent éviter que leurs divergences d’opinions ne se transforment en dissension et inimitié.
La divergence d’opinion et inéluctable est aucun musulman ne doit la renier lorsque celle-ci apparaît entre deux savants car elle fait partie de la nature humaine sur laquelle Allah a crée l’homme comme cela a été évoqué dans le verset précédent.

Que doit donc faire le commun des musulmans lorsqu’il est devant une telle divergence ? Et c’est là le but de ma parole lorsque je parlais précédemment de l’ignorance de la masse quant à la position à prendre dans pareil cas.

La masse des musulmans vivait depuis environ un quart de siècle enfermée dans les madhâhibs. Chacun dans un madhab, celui ci est hanafî, celui là est châfi’î et l’autre mâlikî…etc.
Aujourd’hui, et la louange est à Allah, il y a un début de réveil, et je dis bien un début, et non pas un réveil complet, Car bien qu’ils aient pris conscience de choses auxquelles leurs prédécesseurs n’avaient pas prêté attention, cette prise de conscience n’est pas complète et a donc besoin d’être achevé. C’est ce que je vais tenter d’entreprendre maintenant :

Ô toi le musulman, quelque soit ta culture islamique, quelle soit forte dans le domaine de la législation (chari’a) ou petite, lorsque tu entends une divergence d’opinion entre deux savants :
1) regarde dans un premier temps si ceux que tu considères comme des savants le sont réellement

Dans beaucoup de cas on a affaire à un « tâlib l’ilm » (apprenti, étudiant) qui dit une parole qui va à l’encontre de ce que disent les savants et on croit alors qu’il y a une divergence entre savants.
2) Par contre si on a affaire à deux savants connus et pieux alors la méthode est la suivante :

Si tu es capable de faire la distinction entre une preuve et une autre alors tu as le devoir de regarder toutes les preuves sur lesquelles s’appuie chaque savant puis tu te penches vers celui qui te tranquillise le plus, vers la preuve qui te semble la plus forte.
Je veux signifier par là que même le commun des musulmans a le devoir de faire un effort de réflexion [dans la recherche de la vérité] (ijtihad, dans le sens linguistique du terme).Cet effort de réflexion (ijtihad) diffère d’une personne à une autre.

Comment un musulman ordinaire doit t’il faire un ijtihad ?

Et bien de la façon suivante :
Scénario 1
1) il écoute une fatwa d’un savant, cette fatwa diffère de celle qu’a prononcée un autre savant
2) il demande les preuves auprès du 1er savant, celui ci lui répond « ceci est mon opinion, mon madhab ».
3) il demande les preuves auprès du 2ème savant qui lui répond « Allah a dit, le prophète a dit, les salafs (prédécesseurs) ont dit… », comme l’a très bien dit ibn al-Qayim :

« La science se définit à travers « ALLah a dit », « Le prophète a dit », et « les compagnons ont dit » et non pas au moyen du camouflage.
Et la science ne consiste pas à ce que tu exposes avec insolence la divergence entre la parole du prophète et l’avis d’un savant. »
[al fawâ-id 1/105]
4) Si tu suis cette méthode lorsque tu regardes les arguments alors à ce moment là tu verras la différence qu’il y a entre les deux propos. Je t’ai dit précédemment que l‘un a dit : «ceci est mon opinion, ceci est mon ijtihad, ceci est mon madhab » et cela arrive souvent, tandis que l’autre te cite comme arguments le Coran, la Sounnah ou les paroles des salafs (prédécesseurs).
A ce moment-là, tu vois ton cœur penché vers celui qui t’a apporté les preuves venant du Livre d’Allah et de la Sounnah et non pas vers l’avis du 1er savant. Du coup, le doute qui était en toi se dissipe.

Scénario 2

1) les deux savants présentent des preuves, comme cela s’est produit dernièrement chez le cheikh al Banna, certains d’entre vous étaient présents, lorsque nous avons débattu avec l’un des professeurs au sujet de la lecture de la fatiha à voix haute derrière l’imam.

2) les gens présents écoutent et quiconque voit son cœur se tranquilliser pour tel ou tel avis alors suit cet avis et peu importe qui a raison ; l’essentiel est que celui qui écoute ne soit pas guidé par ses passions ou une idée déjà faite.

Comme l’a dit ibn Mas’oud : « Ne soyez pas des gens indécis (« des moutons ») qui disent : « « si les gens font le bien alors nous le faisons et si les gens font le mal, nous le faisons aussi », mais soyez maître de vous même et faites le bien lorsque les gens le font et ne faites pas le mal lorsque les gens le font. ». [al ahkâm (ibn Hazm)][4].

Donc le commun des musulmans a le devoir de réfléchir et de rechercher la vérité, là où elle se trouve, puis de la suivre.
Et tout cela dans les limites de sa culture islamique, de ses connaissances et de sa capacité à comprendre. Allah n’impose à l’âme que ce qu’elle peut.
L’essentiel est qu’il ne soit pas guidé par ses passions.
Conclusion :

La divergence est inéluctable et on ne doit pas essayer de l’éliminer, on ne doit pas demander l’impossible.
Donc la position du commun des musulmans devant la divergence des savants doit être celle que l’on a décrite auparavant, c’est-à-dire qu’ils doivent rechercher la vérité.
Ensuite, ils seront jugés de la même manière que les savants moujtahides, c’est à dire : s’ils se sont trompés alors ils auront une récompense et s’ils ont atteint la vérité alors ils en auront deux.
L’essentiel est qu’ils ne soient pas guidés par leurs envies.
(plus tard , Une personne, dans l’assemblé pose une question)
Question : « Comment le commun des musulmans peut-il faire un ijtihad sur les arguments qu’ils leur sont exposés et comment peuvent-ils comprendre le contenu de ces arguments ? »

Réponse :

Les musulmans ordinaires ne sont pas contraints par le législateur à devenir des savants.
il n’y avait parmi les compagnons que 200 savants mouftis. Les autres n’étaient pas des savants comme l’exige l’expression.
On lit la parole d’Allah :
فَاسْأَلُواْ أَهْلَ الذِّكْرِ إِن كُنتُمْ لاَ تَعْلَمُونَ

« Demandez donc au gens du rappel si vous ne savez pas »[5].
On déduit de ce verset que les musulmans sont divisés en deux catégories :
Les savants et les non-savants.

Et Allah a imposé aux uns ce qu’il n’a pas imposé aux autres.
Il a imposé aux non-savants d’interroger les savants et il a imposé aux savants de ne pas cacher leur science mais au contraire de l’exposer à la seconde catégorie.

Donc, de tout temps, la communauté est constituée de savants et de non-savants. Ceci est confirmé par le verset précédent.
Il n’est pas demandé à tous les musulmans d’étudier la science sauf ce qui est nécessaire.

Exemple :
Il y a une grande différence entre connaître les conditions de la prière (chourout), les piliers de la prière (arkân) et connaître les règles du hajj et de la zakat.

Chaque musulman doit prier, donc connaître la façon de prier, chaque musulman doit jeûner donc connaître la façon de jeûner tandis que la zakat et le hajj il n’est pas demandé à tout le monde de les connaître sauf si il est riche et capable d’aller au hajj.

Par contre la science au sens large comme la science du tafsir, du fiqh n’est obligatoire que pour une petite partie de la communauté.

Ceci est connu par tous, donc ta question n’est pas opportune car il n’est pas obligatoire pour tout musulman d’étudier la science.

Question : « Mais si il questionne un des savants et que celui-ci lui répond avec des arguments, est il obligé de faire un effort pour comprendre les arguments ? »

Oui, mais j’ai fait une distinction en disant : s’il est capable de comprendre alors il compare, il pèse les deux avis et je pense que tu te rappelles de l’exemple : un tel a dit sur un sujet : « ceci est mon opinion » et l’autre a un avis contraire sauf qu’il expose pour le justifier un verset du Coran. Est-ce que celui qui a posé la question a besoin d’être un savant ?

Le questionneur : « Afin qu’il comprenne le verset ? »

Le verset, barakallahou fîk, c’est le savant qui va le lui expliquer, mais moi je résume la réponse et je dis que le premier savant n’a pas exposé de preuves ; il s’est contenté de dire « ceci est mon avis » tandis que le deuxième savant dit : « Allah a dit , Le prophète a dit ».
Je ne dois pas systématiquement m’imaginer que le musulman ordinaire (‘âmmi) ne comprend pas le verset ou le hadith, il se peut qu’il le comprenne. Et si il ne le comprend pas alors le savant doit le lui expliquer. Il s’appuie sur le savant pour comprendre l’argument.

Donc je disais que le 1er savant n’avait rien fait d’autre qu’exposer son opinion (sans preuve) alors que l’autre s’est appuyé sur le Coran et la sounnah.
On ne doit donc pas se diriger vers la question posé qui affirme implicitement que chaque musulman doit apprendre la science au sens large du terme (tafsir, fiqh, hadith…) pour être capable de comprendre le coran et la sounnah.

Le questionneur : « Si les deux savants présentent des preuves, comment juger entre l’un et l’autre ? »

Il ne lui est pas demandé de pouvoir le faire. Tu dois seulement faire un effort de réflexion (ijtihad) qui soit en accord avec tes capacités.
Tu es le plus à même de te juger, que tu sois un parfait illettré ou un étudiant en deuxième année, ou bien en maîtrise ou en doctorat ; Il y a plusieurs niveaux chez les gens, ce n’est pas parce qu’une personne à un diplôme en doctorat ou une maîtrise qu’il est un faqih ou un mouhadith, non, mais il a une culture générale qui lui permet de comprendre ce que lui expose le savant.

Ce docteur n’a rien à voir avec le parfait illettré. Si on expose à l’illettré les mêmes preuves qu’on a exposées au docteur, que doit-il faire ?
Il doit faire un effort de réflexion (ijtihad) , quel que soit cette effort, il doit correspondre à ses capacités.
L’ijtihad ici n’est pas un ijtihad scientifique (fî l’ilm).

Exemple :
1) L’illettré est confronté à deux savants, l’un est connu pour sa science et est pieux, tandis que l’autre, il ne le connaît pas. Dans ce cas il n’a pas besoin de connaître le Coran et la Sounnah ; son cœur se tranquillise dans le fait de suivre le savant connu et pieux.

2) Les deux savants sont connu et sont pieux sauf que l’un est âgés, il a vieilli dans la science, tandis que l‘autre est jeune, son cœur se tranquillise en choisissant le 1er etc…

L’essentiel, comme je l’ai dit précédemment, est qu’il fasse un effort de réflexion pour que son cœur se tranquillise et qu’il ne soit pas une personne indécise (sans opinion, qui ne tranche pas « i’mat »). Il n’a pas besoin d’avoir de la science. Et là il a fait son devoir !

Les compagnons du Prophète agissaient comme cela. Lorsqu’ils recevaient une fatwa provenant d’une autre personne que celle qu’ils avaient l’habitude de consulter, il la prenait en compte. Mais la différence est qu’à l’époque les moyens de communication ne permettaient pas à la science de parvenir en un laps de temps bref, cela se comptait en années. Et c’est pour cette raison qu’aujourd’hui nous avons ce problème : avant il se passait plusieurs années entre la réponse du premier savant et celle du deuxième, tandis qu’aujourd’hui, en un instant, tu as les avis provenant des quatre coins du monde. Donc la solution pour le commun des musulmans est ce que l’on a évoquée auparavant.
[1] Traduction tirée d’une cassette.
[2] S11 V118-119.
[3] S30 V31-32
[4] il veut dire qu’il ne faut pas être un mouton qui suit n’importe qui mais qu’il faut utiliser son intelligence afin de distinguer le mal du bien.
[5] S16V43
Source : sounna.free


Dernière édition par Samiyya Umm Ishaaq le Jeu 23 Oct - 21:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Qu'est ce qu'une fatawa?   Qu'est ce qu'une fatawa? 5011Jeu 23 Oct - 21:12

Comment les musulmans doivent-ils agir entre eux lorsqu’ils divergent ?

L’éminent Cheikh Muhammad Ibn Sâlih al-Outheymîn Qu'est ce qu'une fatawa? Books

Le mardi 21 janvier 2003, par Oummou Souleyman
Source : manhajulhaqq.com
BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm

Question :
Lorsque deux savants rendent des jugements différents sur un problème personnel, comment devrait-on décider de quelle opinion il faut choisir ? Considérons-nous dans quoi est spécialisé ce savant, son âge ou simplement les preuves qu’il apporte ?

Réponse :
Il est bien connu et il est important que nous sachions ce qui est correct à travers le moyen des preuves. Cependant, il est de son devoir [la personne qui recherche la vérité] de suivre celui qu’il voit comme étant le plus proche de ce qui est correct. Ceci se fait selon la science du savant et le niveau de confiance placé en lui. Quant au niveau de science, il y a certes des gens qui parlent sans science. Nous pouvons avoir certains points de connaissance, tout en en ayant manqué bien d’autres. Quant à la confiance, il y a des gens qui ont beaucoup de science, cependant ils regardent ce que les gens de la passion disent, ainsi ils deviennent négligent et jugent selon ce qui plaît au questionneur. Ainsi, si les savants divergent, regardez celui qui est le plus proche de ce qui est correct [juste]. Tout comme deux docteurs peuvent différer dans le diagnostique ou le traitement d’une maladie. Vous suivrez celui dont vous voyiez que le diagnostique est plus profond et minutieux.

Question :
Si nous choisissons l’avis d’un des deux savants à propos de quelqu’un, un groupe ou un problème, comment agissons-nous avec ceux qui prennent une opinion différente de nous ?

Réponse :
Il est nécessaire que vous coopériez d’une manière qui montre de l’amour et qui les excuse s’ils n’abandonnent pas ou ne délaissent pas leur « ’Aqîdah » [Croyance]. Car les Compagnons (radhiallâhu ’anhum) ont divergé sur des sujets et étaient cependant en accord dans les principes et étaient en conformité. Ils étaient d’accord [mouttafiqoûn] que le but était de rechercher la vérité et ce qui était correct, et ils étaient en conformité [muwafiqoûn] avec la « Charî’ah » [Loi Islamique].Une personne ne parviendra pas à la même compréhension qu’une autre. Ainsi, s’il y a divergence sur une question, il n’y a pas besoin de se disputer. Nous sommes tous d’accord du fait que nous nous tenons sur une unique ligne [c-a-d la même Croyance], car je sais que mon compagnon (qui tient une autre opinion) ne divergera pas de moi sans suivre une preuve, et de même je ne divergerai pas de lui si ce n’est sur la base d’une preuve. Notre but est le même. Donc il n’est pas permis à quelqu’un d’avoir quoi que ce soit comme haine ou colère ou de l’animosité envers l’autre. Nous avons beaucoup d’exemples de cela, parmi lesquels l’affaire des Banî Qouraydhah.

Lorsque le Prophète (sallallahu alayhi wa sallam) retourna de la bataille de « Ahzâb », et ils avaient cessé leurs préparations pour la guerre, Djibrîl (alayhi as-sallam) vint le voir et lui ordonna de sortir vers les Banî Qouraydhah et de les combattre car ils avaient violé le traité (établit entre eux et les musulmans). Ainsi, le Prophète (sallallahu alayhi wa sallam) délégua ses compagnons en leur disant de prier le « ’Asr » seulement chez les Banî Qouraydhah, or c’était loin de Al-Madînah. Ils se mirent en route à partir de Al-Madînah, puis vint la prière du « ’Asr », donc certains d’entre eux prièrent, disant que « Le Prophète (sallallahu alayhi wa sallam) nous avait dit de ne prier qu’arrivés à Banî Qouraydah seulement pour nous presser à nous dépêcher. D’autres dirent qu’il (sallallahu alayhi wa sallam) « Nous avait ordonné de ne prier qu’à Banî Qouraydah , donc nous ne prierons qu’une fois l’avoir atteint même si le soleil se couche ». Ceci parvint au Prophète (sallallahu alayhi wa sallam) et il ne blâma ni ne réprimanda aucun d’entre eux, ni aucun d’entre eux ne trouva de fautes à l’autre. C’est ce qui est obligatoire. Si je sais que mon compagnon divergent a une bonne intention et qu’il ne diverge que par le fait qu’il a une preuve avec lui, il est nécessaire de savoir qu’il ne m’est pas permis de ressentir de la haine envers lui. Pourquoi le devrais-je ? Si je venais à justifier le fait que je le déteste, cela reviendrait pour moi à justifier que je doive être obéit, bien que je sois faillible. Ceci n’est pas permis. Son argumentation face à la mienne est similaire à la mienne face à la sienne et il peut également dire : pourquoi ne m’obéis-tu pas ?

Question :
Ceci s’applique t-il également si un savant a critiqué un individu ?

Réponse :
Oui. Je n’aime pas que les savants se critiquent les uns les autres, surtout de nos jours. La jeunesse n’a pas atteint ce niveau. Il est de mon avis qu’il devrait y avoir du respect de la part des savants, et quiconque voit que son collègue savant s’est trompé, il doit lui parler en privé et si cela devient clair que la vérité est avec l’un ou l’autre, alors il est obligatoire de le suivre dessus [celui qui est juste]. Et si la vérité n’est pas rendue claire, alors chacun garde sa place.
Quant aux graves disputes, certes le fait d’être partisan borné de manière injustifiée, et de prendre position de façon virulente jusqu’à atteindre le degré de l’inimitié et de la haine du fait de diverger à propos de quelqu’un parmi les savants, cela est une erreur. Un savant peut même mourir et Allâh prendra compte de tout, et il sera peut-être tombé juste ou dans l’erreur. Si j’apprends qu’il a commis une erreur dans ses paroles, il est obligatoire de délaisser cela et de ne pas le répéter. Et je dois lui trouver une excuse, surtout si je sais que l’homme avait une bonne intention et je dois considérer qu’il a fait un « Ijtihâd » [Effort d’interprétation].

Question :
Qui a le droit de dire que quelqu’un est tombé dans une innovation, ou appeler quelqu’un un déviant ou un innovateur ? Et quelle est la signification du mot « Inhirâf » ?

Réponse :
« Inhirâf » signifie s’écarter du droit chemin. Cela peut représenter un « Inhirâf » total, complet, qui atteint le niveau de mécréance [Kufr] ou bien cela peut représenter un « Inhirâf » qui est dû à une erreur ne menant pas à la mécréance. La vérité est que nous ne décidons pas simplement de nous-mêmes qu’est ce qui est une innovation. L’échelle avec laquelle nous pesons les choses est le Livre [Kitâb] et la Sounnah. Si ce n’était pas le cas, alors pour toute affaire dans laquelle il y a une divergence entre les savants dans le « Fiqh » [jurisprudence] - et combien il y en a ! - nous dirions que tous ceux qui divergent sont des innovateurs [moubtadi’în] [ici le SHeikh frappa dans ses mains comme si s’en était finit l’affaire !] Et tous ceux qui divergent de nous seraient des innovateurs, et tous les « fuqâha » [jurisconsultes] seraient considérés comme étant tombés dans l’innovation ! Il y a peu de questions sur lesquelles il n’y a absolument aucune divergence.

Question :
Alors si « Inhirâf » est appliqué à un individu, qu’est-ce qui est signifié par là ?

Réponse :
[Le SHeikh illustra visuellement cela par un exemple dans la pièce en disant...] voici un chemin droit menant à la porte, si quelqu’un en dévie, alors [quoi] ? [Le groupe répondit : « Inhirâf ? »] Oui, c’est du « Inhirâf ». Cependant, cela peut être léger, et facile d’en revenir ou bien cela peut être majeur. Et ceci est l’exemple donné par le Prophète (sallallahu alayhi wa sallam) lorsqu’il traça une ligne droite et des lignes de chacun de ses côtés.

Question :
Comment quelqu’un peut revenir s’il est sorti de ce chemin ?

Réponse :
Par Allâh, le moyen pour les faire revenir est de leur clarifier la vérité avec douceur et compassion, sans attaquer l’homme et lui dire : « tu es un moubtadi’ [innovateur], tu es égaré ! ». Cela ne peut faire autre chose que le faire s’accrocher encore plus fermement à son opinion et, au minimum, il cherchera à se défendre ou cherchera à être soutenu. Cependant, l’on doit venir à lui, avec ce qui est le meilleur. Invite-le chez toi ou va le voir en visite, et dit : « Cette affaire me pose problème ». Il dira « bien sûr c’est un problème », mais toi, tend à faire baisser la dispute avec lui en l’approchant avec humilité [comme si c’était toi qui avait le problème].

Allâh -Subhânahu- dit :
« Allah est-Il meilleur ou bien ceux qu’ils lui attribuent comme associés ? »Coran, 49/9-10

Sachant bien sûr qu’Allah soit certes meilleur, mais ceci fut dit ainsi pour le bien du débat (de l’argumentation). Va et dis-lui : « Nous sommes venus pour régler ce problème. Tes paroles étaient « ceci et cela ». S’il te plaît, clarifie-les-moi afin que nous puissions parvenir à une entente ou un accord. »
Si l’on va jusque là, je pense que le frère s’humiliera et se soumettra face à tant de douceur et de gentillesse.

Question :
Que fait-on dans une situation ou certains frères disent : « Nous n’irons pas à tel et tel endroit car un tel et un tel y seront » ?
En d’autres mots, quelles sont les lignes de conduite à tenir en regard du fait d’accomplir la « Hajar » [boycott/éloignement] en ce qui concerne « al-Inhirâf » [la déviance] ?


Réponse :
Premièrement, sachez que cela n’est pas permis envers celui qui est croyant. Aucun croyant n’a le droit d’être boycotté [de manière absolue] même s’il est un fornicateur ou un voleur ou un buveur ou un criminel car rien de tout cela ne le fait sortir de la foi [Imân].

Ainsi qu’Allâh - Ta’âla - le dit :
« Si deux partis parmi les croyants se combattent, alors réconciliez-les et si l’un des deux insiste à combattre l’autre, alors combattez celui qui persiste jusqu’à ce qu’il se soumette à l’ordre d’Allâh, et s’ils cessent, réconciliez-les avec justice et soyez équitables car certes Allâh aime les équitables. Certes les croyants sont des frères. Etablissez la concorde entre vos frères. » Coran, 63/4

Ainsi il n’est pas permis des boycotter le croyant. Il n’est pas permis à un homme de boycotter un autre croyant pendant plus de trois jours. Si les deux se rencontrent, le meilleur est celui qui va initier le « Sallâm » [Salut de paix]. Est-ce que vous comprenez ? Cela n’est pas permis sauf s’il y a un bénéfice au-delà du boycott. A savoir que cela entraîne l’individu boycotté à abandonner son péché pour lequel il est boycotté. Dans ce cas-là, le boycott est un remède. Si cela peut être un remède pour la maladie, alors que cela soit ainsi, mais si ce n’est pas le cas, alors éloignez-vous-en. Quelque fois le boycott peut être une cause pour l’accroissement de l’égarement et de la perte de la personne. Si cependant vous passez le « Sallâm » à la personne et lui souriez, il sera plus doux et reviendra à la vérité. Boycotter car il coupe sa barbe ou fume des cigarettes ou fait du commerce avec « ribâ » [intérêt] n’est pas correct. Il est quand même toujours croyant. Le mécréant est celui auquel nous ne précédons pas à dire le « Sallâm », mais qu’en est-il s’il nous passe le « Salâm » ?

Nous sommes obligés de le lui rendre, selon la parole d’Allâh - Ta’âla :
« S’il vous salue, saluez-les d’un salut meilleur ou au moins retournez-le »

Nous ne restons pas à l’écart, or cet individu est un mécréant. Ces points-là en vérité sont spécifiques, et sont ce dans quoi il ne nous est pas permis de juger selon nos émotions. Nous devons toujours retourner au juge, c’est-à-dire retourner au Kitâb [Le Coran] et à la Sounnah, et aux actes des pieux prédécesseurs [as-Salaf us-Sâlih].

Question :
Soyons plus spécifiques et interrogeons sur l’un des points principaux de cette question, mais sans citer de noms ou de personnalités. Supposons que l’un des savants a dit qu’un groupe était très mauvais ou pire ou plus dangereux que les Juifs et les Chrétiens, et une autre personne dit que nous ne pouvons pas généraliser, car il y a tant de gens dedans qui sont ignorants de ces problèmes de groupes [sectes], et il est un mal plus grand de faire une affirmation générale qui les blessera de manière injustifiée. Comment devons-nous agir avec cette personne ?

Réponse :
Pourquoi ne dit-il pas [le savant] : « Le MADHHAB [dogme] de ce groupe est plus dangereux envers l’Islâm que les Juifs et les Chrétiens ? » Ceci est plus correct et plus sûr, sans commettre d’excès sur le partisan de ce groupe. Donnons l’exemple des Chî’ah [Chiites]. Les Chî’ah extrêmes sont plus dangereux que les juifs et les chrétiens car ils disent que leurs imams contrôlent l’univers, que leurs imams sont meilleurs que le Messager (sallallahou alayhi wa sallam). Puis ils maudissent les compagnons sur les minbars et ils maudissent la Mère des Croyants ’Aisha (radhiallahu ’anha). Celle sur la poitrine de laquelle le Prophète (sallallahu alayhi wa sallam) est mort et dont la salive fut la dernière chose qu’il goûta dans ce monde, lors de son jour [attribué], dans sa maison.
Il ose l’accuser ! Même les Juifs et les Chrétiens ne disent pas une telle chose ! En sus de tout cela, le problème est qu’ils disent que cela est l’Islâm ! C’est un véritable problème. Regardez et lisez dans la sourate « Al-Munafiqîn » [les Hypocrites]. Que dit Allâh à propos d’eux ?

Il dit :
« Ce sont eux les ennemis, donc prends-en garde »

C’est un genre de phrase restrictive, qui contient deux parties :
« Ce sont eux les ennemis » et « donc prends en garde ». Même avec cela, je ne vois pas de rejet ou de désaveu total, qui dirait par exemple : « Vous les Chî’ah [Chiites] n’êtes qu’un tas de mécréants ! ». Je dirais plutôt que ce madhhab et quiconque suit sa voie est plus dangereuse envers l’Islâm que les Juifs et les Chrétiens.« Questions/Réponses sur la divergence » de L’Imâm SHeikh Muhammad Ibn Sâlih al-’Uthaymîn (rahimahullâh)
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